Présentation du manuscrit
Le manuscrit 5 de la Bibliothèque municipale de Châteauroux, copié sur parchemin vers 1460, est un exemplaire des Grandes chroniques de France, ouvrage à succès de la fin du Moyen Âge issu d’une traduction et d’une continuation d’une compilation réalisée à Saint-Denis au XIIIe siècle, sur commande royale. Le volume fut probablement en possession du couvent des Augustins de Châtillon-sur-Indre, supprimé à la Révolution. Mais il est aujourd’hui mutilé, car quatorze des vingt-huit miniatures qui l’illustraient en ont été extraites à une époque inconnue, en découpant les feuillets aux emplacements concernés. Cependant, la majeure partie des vignettes supposées disparues (onze sur quatorze) existent toujours. Après un passage à l’abbaye de Chelles, elles furent collées dans un recueil factice. Ce recueil est entré au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque royale en 1835, par acquisition auprès de Gabriel Delande, alors jeune auxiliaire au Cabinet, où il fit toute sa carrière jusqu’en 1870. Puis il fut relié de maroquin rouge, aux armes de Louis Philippe.
Grâce à un signalement de l’historien d’art Eberhard König en 1982, puis aux travaux universitaires menés par Janine Péricard-Michel et Séverine Lepape, grâce aussi au fait que les vignettes ont été décollées du recueil du XIXe siècle, ce qui a fait apparaître le texte écrit au verso, il est aujourd’hui possible de replacer ces images dans le manuscrit d’origine.
La numérisation des vignettes d’un côté, du manuscrit de l’autre, permet un repositionnement virtuel, facilité par certaines avancées technologiques en matière de visualisation et d'interopérabilité des images.